vendredi 25 octobre 2013

detachment

Poupée insignifiante. Elle était vide et poursuivait sa vie sans jamais se faire voir. Fragile et seule, elle regarde la vie des autres avancer. Regardait les gens rigoler, s'amuser sans jamais y participer. Elle ne se faisait jamais remarquer. Elle avait peur des autres, de leurs regards. Elle esquivait les yeux, ignorait les mots. Surprotégée, elle s'était retirée derrière une carapace épaisse. Elle s'était coupée de tout, s'était voilée de mystère. Mais personne ne creusait. Elle se laissait aller, oubliait ce qu'y s'y trouvait, se perdait. Passive et toujours mélancolique. Telle une poupée de verre peinte à la main, aux expressions figées, posée sur une étagère, poussiéreuse.

mercredi 23 octobre 2013

night time

Le silence nous sépare. Pourtant tes yeux bleus me font miroiter un beau futur, quelque chose d'unique. Les minutes passent. Ni trop vite, ni trop lentement, et nous errons dans les rues de Paris.  Je te regarde de biais quand tu regarde tout droit et je soupire. Un léger soupir qui exprime mon désir. Être à tes côtés est si simple et compliqué. Vouloir tout dire mais rester silencieux. Dans la nuit nous tournons en rond. Quelque chose d'étrange se sent dans nos silences à peine gênants. Réfléchir à quoi dire puis simplement se taire pour ne pas gâcher. Rester dans cette zone d'ombre, de flou. Délicieuse mais oppressante. Une chose électrisante flotte dans dans l'air. Rentrer chez moi la boule au ventre, apeurée de ne jamais te revoir. Sourire et avoir honte. Une série de sentiments s'entrechoquent, s'accumulent. Ressentir, se sentir vivant. Une agréable surprise.

vendredi 18 octobre 2013

Sights


La condamnée. On lui tourna la veste au nez, la voulant morte. Elle avait dérangé. On la jeta dès qu'elle fauta. Abandonnée, laissée pour compte elle s'enferma, blessée d'avoir été rejetée. Jalouse, elle pleura toutes les larmes de son corps. Le soir elle perdait pied. Là où la journée son existence se retrouvait teintée d'un voile embellisseur, quand la nuit tombait, le masque aussi. Elle n'avait plus personne autour, plus de distraction, rien que de l'ennui et de la peur. Peur d’être seule à jamais, seule pour toujours. Peur d’être à nouveau abandonnée. Elle réalisait sous la couette avant de dormir, quand le sommeil n'arrivait pas, qu'on avait été enclin à la pourrir toute sa vie. Qu'on l'avait laissée fragilisée, tel un papier fin que l'on rature. Elle était cette petite chose frêle qui se laissait vivre, faisant semblant. Là où vraiment, la douleur était terrible. Sur le fil, elle sautillait lentement sans avoir peur de tomber. Elle savait que la vie était ainsi. Faite de souffrance, de terreur, d'un mal de coeur quand les lumières s'éteignent et que l'on se souvient de ceux que l'on a aimé et qui sont partis. Elle avançait, sans pleurer, remplie comme un ballon d'eau. Prête à exploser à la première piqûre, la première écharde, le prochain saut. Elle s'écraserait lamentablement, s'éparpillant envahie de la sensation de ne pouvoir jamais se relever indemne. Alors murée derrière sa tour opaque, elle ne se laissait plus aller, elle combattait chaque jour. 

lundi 14 octobre 2013

shot down

She is head in the dirt. Hopeless and distressed.
Lost, everyday she begins the morning in the same lame bar.
There she swallows whole whisky bottles, one by one, trying to forget everything.
As she gradually becomes this dead corpse, empty inside.
Living a deprecated life, waiting for nothing to come around.
Hours pass, still sitting there, at the corner of the table.
A glass of scotch in front of her, eyes in the void.
People around, they move behind without her noticing. She remains still, motionless.
A plaster taste in her mouth, she whispers to the bartender "another one please".
When the night comes, after one of too many, she screams and moans.
And like a hobo she wanders in the wet streets.
Passing out on a bench or on the ground, throwing up on herself.
She couldn't care less.

dimanche 13 octobre 2013

wildest moments


Frozen inside she hid and cried alone in the dark. She tried in vain to see clearly but her soul was in pain. He was walking in the wet path in this golden night, the filthy animal. Her pulse was high. She was feverish. 
Hearing his steps was frightening.
He was the poison itself. He was the terror. She could not move, could not breathe as the panic attacked her. She knew she would have to die tonight. But tonight was like any other night. Golden beautiful night, full of noises and stars in the sky. Insects and birds flying low. 
The scoundrel pulled the trigger. It was raining blood intensely and the hurricane of death washed away life. 
It felt like the ground was melting. Ghost soul, lost in an empty town. Fitlhy animal, dead inside. Now walking on the dead leaves miles and miles away from everything. Feeling spirits of the past all around. The rascal, he would soon drive straight ahead, smash the car in the wall and crash like a dummy. Now haunting lost souls after hours.

vendredi 11 octobre 2013

biscuit

Insatisfaite, pleine de doutes et de remords, elle se rongeait les ongles mécaniquement. Le regard cerné perdu au loin, ses pensées divaguaient. Les soucis lui courbaient le dos. Sa vie était morne, sans goût. Elle était irritée, seule coincée entre ces murs jours et nuits. Les minutes passaient comme des années, sans qu'elle n'en voit jamais le bout. Elle était à cran sans jamais craquer. Elle se sentait aussi vide qu'une coquille. Elle n'avait plus rien à espérer ou à attendre. C'était fini. Elle ne pouvait plus se défaire des chaînes qui la retenaient. Elle était sur le fil du rasoir. Plus rien ne l'animait, ne l'intéressait. Elle avait fait le tour. Lasse et lessivée, elle se laissait porter, passive. Elle se sentait étrangère à son corps, comme si son esprit avait pris la fuite. Son handicap l'avait rendue amère. Elle ne pouvait plus exprimer aucun sentiment. Elle ne ressentait ni peine, ni douleur, juste de l'accablement et la culpabilité. La vue du blanc du plafond lui rappelait sa condition d'infirme à chaque instant. Pourtant, elle n'avait jamais imaginé vivre ces moments. Son ancienne vie était loin, les images heureuses s’effaçaient une à une de son esprit. Et les souvenirs, désormais noirs, s'entassaient dans sa mémoire.


 

mercredi 9 octobre 2013

sans titre


Le velours gris drapait son corps. Et l’encens envahissait la pièce. Douleurs et cris se faisaient entendre dans le silence. Les esprits dansaient tels des étoiles. Des gouttes tombaient du plafond. Son regard cerné trahissait une âme perdue en crise. Tout dans son esprit paraissait insensé. Ni ce sourire carnassier sur cette carcasse au sol, ni cet afflux sanguin dans son cerveau ne faisaient sens. La stupeur n’était plus d’actualité. La perdition avait déjà frappé. 


mercredi 2 octobre 2013

numb

La rage monta. Bouillonner. Je ne pu discerner la haine de la douleur physique qui se propageait lentement le long de tout mon corps. Ma tête s’appesantit, elle devint extrêmement lourde, comme pleine de plomb. Mes yeux se creusèrent. Les larmes descendaient partout sur mon visage gonflé de chagrin. Pleurer à en avoir mal à la tête, au ventre, aux yeux, partout. Ne pas pouvoir s'arrêter, tel était mon lot. A chaque vision, mon cœur s'arrachait de mon corps. J'étais envahie d'une mélancolie terrible. Je me senti devenir folle.


la rencontre

Croisement de regard. 
Instant intense. 
Voir sans mots. 
Être spectateur d'un moment irréel qui passe comme si il n'avait pu se produire.
Blocage les yeux dans les yeux. 
Le temps s'arrête. Le cœur s'emballe. 
Se sentir trembler doucement. 
Une bombe dans le ventre. Se sentir découvert, comme nu.