lundi 25 novembre 2013

these days

À ta vue j'ai tressailli. Le monde s'est écroulé, j'étais bouleversée. J'en étais arrivée à oublier tes traits et maintenant tu semblais irréel. Un mélange de haine et de mélancolie me pris à la gorge, serrée. Le temps s'est arrêté quand je te regardais t'éloigner. Une partie de moi voulais courir, te rattraper pour juste te voir de plus prés et me rappeler de l'amour que l'on avait partagé. Mais je me suis souvenue des horreurs passées, de ce que tu m'avais fait enduré. Nous n'étions pas fait pour nous connaitre. On s'était mutuellement massacré, mieux valait ne pas en rajouter. Et les affreuses images se bousculaient dans ma tête. Nous heureux, puis malheureux. Les pleurs, les insultes, le mal physique, et l'on se dévorait, s'entretuait à petit feu. Je me suis rappelée de la force mentale qu'il m'avait fallu pour t'oublier, pour me rétablir de ce sort que tu m'avais jeté. Cinq années que l'on se connaissait, que l'on s'aimaient et maintenant plus rien que de l'amertume et le sentiment de quelque chose de non achevé.

dimanche 24 novembre 2013

Untitled


Il était lunatique, toujours lointain et distant, la démarche courbée. Timide, peut-être trop, il baladait son maigre corps osseux. Grand mais fin, il avait cette manière de marcher, nonchalante et un peu voutée. Ses lèvres roses contrastaient avec la blancheur de sa peau. De très près son beau sourire blanc tranchait avec ses beaux yeux brillants. Une beauté unique, et cet air mystérieux. Ses sourcils épais se relevaient de temps à autre pour marquer ses réactions. Il passait ses mains sur ses joues mal rasées et ses cheveux décoiffés. C’était un vrai dur, taciturne et froid. Impassible. Sauvage émotionnellement il était indomptable, solitaire comme le loup. L'œil hagard il trimballait sa silhouette frêle la clope au bec.

by the sea

Cheveux au vent, les gouttelettes courent sur son corps. Il ressent la fraicheur. Il sent la liberté l'envahir. L'horizon au loin si proche et si lointain. Ses yeux fixés sur les vagues bleues. Les sensations l'emplissent, il se sent animal léger, il communie avec la nature qui le comprend. Les élèments ensembles se croisent et l'englobent. La chaleur du soleil lui brûle délicieusement la peau. Les gouttes d'eau salées le démangent. Le vent lui fissure les lèvres. Ses pieds sur la planche il s'adonne à la douceur de l'air, s'offre à la mer. Les vagues le recouvrent, l'arrachent violemment à la planche et le coulent dans l'eau.

jeudi 21 novembre 2013

morning

Elle avait reçu l'appel ce matin. En deux mots son monde s'était effondré, écroulé. Elle savait à présent qu'il était trop tard. La sonnerie retenti, la réveillant. Elle ouvrit les yeux avec beaucoup de peine tant ils étaient collés de sel et gonflés. Elle se releva doucement, le monde tanguait. Dans sa tête les soucis se fracassaient et tourbillonnaient. Elle tituba entre les cartons et alla coller son nez à la vitre sale. Son souffle faisait des ronds de buée. Elle regarda l'horizon les yeux vides, l'esprit perdu. Elle avait rêvé de nouveaux lendemains. D'une meilleure vie. Elle rêvait de s'échapper, de courir sans s'arrêter. Mais elle était encore là. Toujours là. L'espoir n'était pas vain. Tant que l'horizon se profilait au loin.

lundi 11 novembre 2013

matin léger

Un matin d'été, la fraîcheur de la rosée, le voile brumeux du brouillard et l’odeur du thé. Les fleurs blanches et l'herbe mouillée, ma main glissant dans l'air. Mon regard au loin des champs, scrutant l'horizon. Vivifiante sensation d'appartenir à cet instant, d'être comprise en la nature. Apaisée. Toute trace d'angoisse, de terreur et d’oppression a disparue doucement. Soleil vif et chaleur sur ma peau. Demain est beau.


dimanche 10 novembre 2013

deep sea

Quelque chose au fond. Tout au fond. Une sorte de rancœur, d'amertume qui secoue, une sorte de poison qui se propage lentement. 
Instinctivement, dans le fond, un bourdonnement s'amplifie. Un nœud inextricable se noue et dans sa tête résonnent des échos entremêlés.
Tout est confus, elle se perd, se noie dans ses pensées, submergée par une substance visqueuse. Envahie par des images. Le vertige la traverse et elle tombe à la renverse. Elle tente de se relever, titube dans la marée. 

samedi 9 novembre 2013

old beauty

Haunted
She struggles against her nightmares
She wants everything to end
She said no
But nothing stopped
One second, the sound is loud
The next, she has this terrible impression of being deaf
Her head is heavy
She cries
Loneliness at night
She is nothing but a forgotten beauty
She used to love
She was full of happiness
But then she fell apart
The floor was sharp
She crashed like a dummy

scent of despair

Sour memories of a bitter symphony.
The past glory days seem to be a sweet old dream.
Acid thoughts.

Wondering in the darkness of the sky,
whispering to the stars the hopes of other times.
Despair, several days passing, 
without a movement, remaining still and paralyzed. 
Slowly losing control alone in the dark.
Feeling a stone growing in the heart, filled up with rage.
Craving for him to appear when eternity seems so deeply silent.
Deaf sound and empty noise among the void.
Bored to death, thinking of him without getting filled.
Empty bucket receiving drops and tears from howling minds.
Tired monsters, crying from the inside, looking for help.





mercredi 6 novembre 2013

just the same old days

Le mal du siècle réside en cette impression d’être sur la touche, à côté. De voir la vie passer, sans la vivre. Que les jours se répètent encore en encore, qu’ils se ressemblent tous. Faire encore et encore les mêmes choses, ne rien faire d’autre, se sentir lasse et vide. Voir tout autour de soi les autres avancer. Se sentir en arrière, incapable d’aller de l’avant. Avoir peur de ne pas assez vivre, de tout louper, que la vie ne file entre les doigts. Ne pas avoir la force mentale de s’en tenir à ce que l’on veut, de bouger, d’agir. Ne rien faire, s’avachir, se sentir fatiguer. Vouloir maquiller le doute et la peur. Et voir le vernis de l’euphorie s’écailler à chaque instant. Sentir quelque chose de tragique dans l’air. Sentir que quelque chose ne tourne pas rond sans savoir mettre les mots dessus. Se lever tous les matins, se coucher sans que rien ne soit transcendant entre les deux moments. Chaque nuit rêver d’un quelque chose indéfini qui changerait le quotidien. Qui sortirai de l’ennui, de la routine inchangée. Mais tous les jours se ressemblent encore et encore. Vouloir se ressaisir, se reprendre en main, rassembler sa merde éparpillée, sans jamais vraiment le faire.


wild at night

La pièce était inondée de noirceur. Tapi dans la pénombre, il se rappela cette dernière nuit, pleine d’ivresse et d’abandon. 


C’était une soirée brumeuse, le ciel était voilé et les gens de loin semblaient n’être que des fantômes. Une brise légère se fit sentir dans sa nuque et le fit frissonner. Il retint son souffle, la vision qu’il venait d’avoir ne présageait rien de bon. Hors d’haleine il courut, s’enfuit, pour ne jamais revoir ce visage taciturne que son regard avait croisé. Au détour d’une impasse, il tomba à terre, mains sur le pavé mouillé. 
Cette odeur si singulière, opiacée, capiteuse, il s’en souvenait comme si c’était hier. Avant elle le rendait placide. Maintenant il sentait la panique envahir son esprit. C’était l’odeur du déjà-vu, de la faiblesse.

Les bribes lui revenaient violemment en mémoire. Chaque illusion lui déchirait un peu plus le cœur. La souffrance n’avait jamais cessé, cela faisait pourtant cinq longues années. Il n’avait jamais oublié. Arrêt brusque de sa respiration. Il se senti comme asphyxié, à cour d’air, impuissant. Tâtonnant à droite à gauche, il titubait dans le noir et la route vers la porte semblait être infinie. Il tomba à terre, puis animé de spasmes violents, il cria et cria sans voix. Avant de gésir au sol inanimé tel une carcasse, sans vie.