Untitled bis

Je fixais ma tasse de thé. 

Le liquide vibrait sur la table tremblante, à l'unisson avec l'ondulation des vagues. 

La mouette pourtant immobile se laissait aller doucement aux caprices du vent. 

blank 5

Tu te souviens ce jour où assise au bord de la piscine, le soleil enrobait ton corps qui fondait sur la chaise longue. Bronzée, dans les draps blancs immaculés et duveteux, tu te sentais excitée et heureuse. Californie, où sentiments de bonheur et d'indépendance se mélangent.

Untitled bis

déchire mes entrailles
le noir détrempe
ô mon amour tu t'avachis
au rythme de mon écho
l'objectif de ton retour
à l'aube plombante
est celui des vautours
douleur flagrante
j'attends, j'attends
d'un revers de tête vicieux
tu assombris mes traits
et silencieux, c'est l'annonce
de la mue de cette histoire
pensées amères et regards mornes
bientôt effacés apparaitront
bien loins et nos destins tourmentés
se perdront un à un

blank 4

Dans les tréfonds de son esprit se battaient des pensées à moitié inachevées. Elle se lève et tousse, les bronches encombrées. Une énième cigarette dans ses mains frêles et tremblantes. Elle fixe les volets en bois entrouverts laissant passer un filet menu de lumière blanche. Sa tête tournait lentement et sa vision était entâchée de petits points sombres. Chacune de ces tâches lui rappelait son visage. Une vision étrange et inattendue. Derrière elle, les gouttes d’eau tombaient une à une dans le silence. L’odeur de l’encens avait envahit la pièce close et le dos nu contre le velours gris râpeux, elle ferme les yeux. Elle fait tomber d’un geste brusque la pile de livres entreposée à ses pieds. Maintenant éparpillés au sol, elle les enjambe puis ouvre la porte qu’elle claque en sortant. Elle est en chaussettes dépareillées, sa voute plantaire se mouille un peu plus à chacun de ses pas sur le pavé trempé. Elle serre ses dents et dévoile un sourire carnassier, ses sourcils épais froncés. Elle touche incessamment ses longs cheveux noirs frisottant au contact de la rosée, agacée. Il n’était plus là. Il avait disparu de sa vie depuis si longtemps et pourtant tout avait la même saveur et la nuit, elle était en pleurs. 

blank 2

She was a different woman, happy, placid. She stood there, in front of this huge white wall, thinking. She wanted more, needed more. Satisfaction was out of reach, so far she cried. But today was better, her tears stopped leaking and her heart slowed down its race. « It is for the best », she whispered slowly as she walked down the aisle of the loft. 

closest one

Moist. That’s how my mouth felt. As I touched my teeth with my rough tongue I remembered the day I met you. On a cloudy afternoon I got out of the store and as I turned my head I saw you appear in a lost ray of sunshine. It’s that special light that made me think somehow you were the one. You had these incisive bright green eyes. The international playboy ones that made you look mysterious and confident. Disorder in my mind. Full proof you’re annoying, your smile never shows and I’m bored. Bored to death by how predictable you got.

the dryness of the heart

I remember the smell of the rain on the grass. I was lying on the ground, the wet leaves were itching my back. My face was covered in salty tears. My whole life I’ve been avoiding the rain, avoiding my feelings but today it all felt like a useless fight for I was so tired. Tired of preserving myself, of thinking about consequences. How come I needed to cover my head from the water? How come I had to hide in the toilets to cry? All these social conventions, all so heavy on my soul. I felt so alive. My communion with nature was overwhelming my senses. Such a rare moment of isolation in this dreamy atmosphere. And as the new dawn faded I remained motionless, still, watching the black clouds passing by. My mouth moist, I kept on swallowing my saliva loudly with my burnt tongue sensing a plaster taste. For a second, I wondered : was there something more for me out there?