lundi 24 février 2014

beach rat

Perdu dans la nature, il promène son chagrin. Son esprit rode, les sens éveillés, il se fond dans le paysage, soucieux de sa condition. Adossé à un saule il s'égare doucement dans ses pensées, les pieds chatouillés par l'herbe mouillée, les lèvres ouvertes au vent. Il s'adonne aux élèments qui l'entourent. Léger et vif, il se fond dans l'environnement et communie avec la nature. Il ballade sa maigre ossature dans les bois et prairies qui l'entourent et le bercent. Mais seul, il se souvenait de son regard doux et de la tendresse. Elle lui manquait comme si on lui avait arraché le cœur. Une parmi d'autres mais qui pourtant en valait des milliers à ses yeux. Il la voulait devant lui pour qu'il puisse l'admirer à jamais et ne plus la perdre.

mercredi 19 février 2014

hashima

Amoureux du sable et de l'eau il se sentait à sa place, là où il devait être. Apaisé, il flotte sur sa planche regardant l'horizon. Il ne fut jamais aussi heureux et reposé qu'à cet instant. Sur le sable il avançait léger et souriant. Ses yeux brillants s’émerveillaient à chaque jour un peu plus face à cet immensité et cette beauté. À la chaleur ses traits fins avait été sublimés d'une couleur miel. Insouciant, les jours passaient tels des rêves. Mais à chaque soir dans son lit il pensait à sa nouvelle aventure, sa prochaine vie. Indépendant et libre, il détestait s'enfermer dans une routine et à peine posé, son esprit s'envolait ailleurs. Tel le faucon, il survolait chaque espace pour mieux repartir. Il pense à là où il pouvait être, là où il pourrait être. Des déclinaisons infinies qui le faisaient sourire, plein d'espoir. Il ne s’ennuiera pas, sa vie était tracée en pointillé, parsemée de surprises et d'imprévus.

mardi 4 février 2014

Untitled

Elle se regarde dans le miroir. Les numéros clignotent et elle sent l'excitation monter. Elle ne devrait pas être là et en franchissant le hall elle pense au délit qu'elle comet. 
Elle visualise ce moment précis où il lui ouvre la porte. Elle se souvient du goût du caramel et de sa peau chaude contre la sienne. Elle se rappelle la beauté de ces lèvres roses lorsqu'elle le regarde de dessus, les yeux mi-clos. 
Elle sonne. Elle le contemple et sait qu'elle transgresse les interdits. 
Grisée par la passion, il la porte jusqu'au canapé où elle a l'impression d'avoir toujours vécu. Autour d'elle les peintures sur le mur, le vieux fauteuil marron, les cds en vrac et la grande table sont toujours à la même place. Rien n'a jamais changé. 
Son odeur rappelait le souffre et la sueur. Quand elle passait sa langue dans sa bouche, elle sentait ses grandes dents lisses et humides. 
Elle l'avait perdu trop longtemps.