jeudi 26 décembre 2013

roseau pensant

Assise, épuisée et lessivée. Elle regarde droit devant l'horizon se profiler. Tout autour d'elle les vagues s'écrasent violemment sur les rochers. Elle touche la roche brute, effleure la mousse. Son esprit divague, son regard s'égare dans la grandeur de la nature. Les pieds dans l'herbe haute, entourée de fleurs, elle se repose. Elle n'était plus rien face à cette beauté pure. Rien qu'une poussière parmi d'autres. Elle se délecte du silence, de sa solitude. Elle se sent libre de toutes règles, le temps n'existe plus. Elle ne se souvient de rien, comme nue, neuve, vierge face à la nature qui l'englobe et la comprend.

mercredi 11 décembre 2013

blank

La page blanche peine à se remplir car les mots manquent. Ne pas pouvoir coucher les sentiments crus sur la feuille vierge. Bloquer, fixant le néant encore et encore. Imaginer des choses puis d'autres mais se perdre en chemin. La main posée, le stylo prêt, mais aucune encre ne sera gâchée aujourd'hui car seul le vide apparait. Aucun mot n'est adéquat à la rédaction de ce que je vois. Il ne me reste alors plus que l'agacement de ne pas réussir, d'être coincée.

dimanche 8 décembre 2013

dead sea

Le soir tous les bruits s'éveillent. Tout autour, une constellation de rêves. Dormir au pied du palmier, les doigts de pieds dans l'herbe. Sentir la rosée goutter et l'air se rafraichir. Assise en face de cette immense étendue d'eau. La couleur bleue aux reflets scintillants m'appelle. Les vagues au bruit apaisant bercent mon esprit. Rester immobile face à la mer et voir les nuages se déformer et défiler. Se sentir petit, insignifiant face à cette grandeur. Rien qu'une petite poussière au large. Allongée dans l'eau, flotter dans l'infini. Sentir la chaleur du soleil m'enrober et le sel me dévorer. La douce mélodie des vagues et du mouvement de l'eau m'endors. Le sable m’emplis et me recouvre. L'horizon indéfinissable parait si loin et si près en même temps.

mercredi 4 décembre 2013

Replica

Il était à terre sur le sol mouillé. Son visage plein de sang, il souffrait. Ils s'étaient acharnés à le tabasser, le massacrer. Il ne sentait plus ses jambes tant ils l'avaient frappé. Il voulait crier à l'aide mais plus rien ne sortait tant il avait hurlé à la mort. Il crachait du sang, peinait à respirer. La panique l'avait envahit. Les yeux à moitié ouverts, il ne voyait plus clair. Il avait peur de ne plus pouvoir se relever, ne plus pouvoir marcher. Il les entendait rire, mesquins, ils avaient tiré satisfaction du fait de l'avoir battu. Il avait résisté mais il avait fini par se laisser faire, impuissant. Ils étaient trop nombreux, il faisait trop noir. Il a fini par se convaincre que par le coup de trop, ce soir serait le dernier de sa vie. Il a vu les souvenirs défiler doucement, accompagnant les coup d'acier réguliers. Et allongé à terre, recroquevillé, il encaissait la douleur, désespéré. Il avait perdu la bataille de la vie. Pieds nus, ils l'avaient dépouillé. Impassible, il avait joué les gros durs, sans succès. La réalité l'avait vite rattrapé.

Interlude

Perdue dans la ville, elle erre de rues en rues. Elle contemple le ciel gris et l'eau verdâtre qui coule. Des lumières plein les yeux, elle est émerveillée. Se sent petite, une parmi dix mille, des millions d'autres. Elle avance à pas réguliers, ses talons tapant sur le sol en premier. Les gouttelettes lui envahissent le visage et elle avance sur le pavé mouillé. Elle se sent revivre, loin de tous ces soucis qui lui suçaient le sang. Elle avait détalé, tout lâché pour enfin se retrouver seule au loin. Maintenant esseulée, elle rêve de rencontre mais rien ne vient. Chaque jour passe comme le précédent, sans contact humain autre que le marchand de journaux ou le chauffeur de bus. Elle se fondait dans la masse, discrète et timide. Et tous les soirs devant son assiette, elle regarde par la fenêtre les gens passer en bande et s'amuser. Elle se souvient de ses amis, de son ancienne vie. Elle regrettait d'avoir dû fuir sans dire adieu, sans pouvoir se retourner. Mais il l'avait poussé. La suivant partout où elle allait, la menaçant chaque soir au téléphone, il lui avait rendu ses journées invivables. Sa vie était devenue infernale et le chaos l'avait submergé.