mercredi 6 novembre 2013

wild at night

La pièce était inondée de noirceur. Tapi dans la pénombre, il se rappela cette dernière nuit, pleine d’ivresse et d’abandon. 


C’était une soirée brumeuse, le ciel était voilé et les gens de loin semblaient n’être que des fantômes. Une brise légère se fit sentir dans sa nuque et le fit frissonner. Il retint son souffle, la vision qu’il venait d’avoir ne présageait rien de bon. Hors d’haleine il courut, s’enfuit, pour ne jamais revoir ce visage taciturne que son regard avait croisé. Au détour d’une impasse, il tomba à terre, mains sur le pavé mouillé. 
Cette odeur si singulière, opiacée, capiteuse, il s’en souvenait comme si c’était hier. Avant elle le rendait placide. Maintenant il sentait la panique envahir son esprit. C’était l’odeur du déjà-vu, de la faiblesse.

Les bribes lui revenaient violemment en mémoire. Chaque illusion lui déchirait un peu plus le cœur. La souffrance n’avait jamais cessé, cela faisait pourtant cinq longues années. Il n’avait jamais oublié. Arrêt brusque de sa respiration. Il se senti comme asphyxié, à cour d’air, impuissant. Tâtonnant à droite à gauche, il titubait dans le noir et la route vers la porte semblait être infinie. Il tomba à terre, puis animé de spasmes violents, il cria et cria sans voix. Avant de gésir au sol inanimé tel une carcasse, sans vie. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire