Le mal du siècle réside en cette impression d’être sur la touche, à côté. De voir la vie
passer, sans la vivre. Que les jours se répètent encore en encore, qu’ils se
ressemblent tous. Faire encore et encore les mêmes choses, ne rien faire
d’autre, se sentir lasse et vide. Voir tout autour de soi les autres avancer.
Se sentir en arrière, incapable d’aller de l’avant. Avoir peur de ne pas assez
vivre, de tout louper, que la vie ne file entre les doigts. Ne pas avoir la
force mentale de s’en tenir à ce que l’on veut, de bouger, d’agir. Ne rien
faire, s’avachir, se sentir fatiguer. Vouloir maquiller le doute et la peur. Et
voir le vernis de l’euphorie s’écailler à chaque instant. Sentir quelque chose
de tragique dans l’air. Sentir que quelque chose ne tourne pas rond sans savoir
mettre les mots dessus. Se lever tous les matins, se coucher sans que rien ne
soit transcendant entre les deux moments. Chaque nuit rêver d’un quelque chose indéfini
qui changerait le quotidien. Qui sortirai de l’ennui, de la routine inchangée. Mais tous les jours se ressemblent encore et encore. Vouloir se ressaisir, se reprendre en main,
rassembler sa merde éparpillée, sans jamais vraiment le faire.
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